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Les sociétés de gestion ont fini de déployer les obligations Relance
information fournie par Agefi Asset Management  16/12/2022 à 10:15

(NEWSManagers.com) - Le dispositif des obligations Relance (OR), des obligations subordonnées assimilables à des quasi-fonds propres visant à accompagner dans leur croissance les PME et ETI affectées par la crise du Covid-19, a trouvé son public depuis son lancement fin 2021. Selon les données recueillies par L’Agefi, les sept sociétés de gestion regroupant 33 acteurs de la gestion d’actifs auront distribué les 1,7 milliard d’euros levés auprès de 19 assureurs et de la Caisse des Dépôts au plus tard au deuxième trimestre 2023. Bercy confirme que 1,4 milliard d’euros avaient déjà été décaissées ou étaient en cours d’instruction fin novembre 2022 : 809 millions ont été déployés, 281 millions correspondent à 15 dossiers en cours d’émissions et environ 300 millions d’euros sont dans le pipeline. «Les investisseurs sont satisfaits de la manière dont le programme est déployé par les sociétés de gestion», confirme à L’Agefi Franck Le Vallois, directeur général de France Assureurs.

Croissance externe et interne

Les sociétés de gestion expliquent ce succès par les caractéristiques du dispositif. Comprise entre 2 millions et 100 millions d’euros et subordonnée, l’obligation Relance, d’une maturité de huit ans, est remboursable in fine ou à tout moment à l’initiative de l’émetteur après deux ans. Le montant financé est plafonné à 12,5% du chiffre d’affaires 2019 pour les PME et 8,4% pour les ETI avec un taux d’intérêt moyen de 6,20%. Des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), mais aussi de fonds propres, permettent aux entreprises de bonifier leur taux d’emprunt. «Bien qu’il ne s’agisse pas du produit le plus rémunérateur pour nous, il correspond à une demande, permet d’entrer en relation avec de belles PME et d’envisager, par la suite, d’autres types d’opérations», estime Christophe Deldycke, président du directoire de Turenne Groupe.

Les PME et ETI ne s’y trompent pas. «Dans la conjoncture actuelle et avec la montée des taux, les dirigeants veulent sécuriser leur financement à maturité longue et à taux fixe, ce qui rend le produit d’autant plus intéressant», juge Christophe Deldycke. «Nous avons vraiment souhaité orienter ce dispositif vers des sociétés de qualité qui avaient besoin d’être relancées. Cela nous aura permis d’accompagner 25 PME/ETI et d’être très diversifiés. Sa nature de dette subordonnée et un pricing décorrélé du type de risque ont montré son efficacité», décrit Eric Gallerne, managing partner en charge de la dette privée chez Eurazeo.

Les OR réussissent surtout leur pari d’aider les entreprises en croissance, peu importe leur localisation et secteur d’activité. «Nous n’avons pas de redondance ni de secteur cyclique. Les obligations Relance que nous avons distribuées concernent pour moitié des entreprises en île-de-France et pour moitié des entreprises en régions», rapporte Thierry Valliere, responsable de la dette privée d'Amundi. Cette répartition géographique se retrouve à l'échelle du marché, tout comme une quasi-parité entre PME et ETI. En termes de montants toutefois, les ETI concentrent deux tiers des émissions réalisées.

Les opérations financées se sont aussi diversifiées. «Les obligations relance permettent autant de financer des opérations de croissance externe que de croissance interne. Alors que beaucoup de sociétés familiales cherchent à s’adosser, ce dispositif permet de concrétiser ces opérations», témoigne Eric Gallerne. «Le dispositif concerne les entreprises qui souhaitent préparer la relance en consolidant leur bilan grâce à des ressources longues non dilutives. Il peut s’agir de financer des programmes d’investissements, de la recherche et développement en plus des opérations externes», résume Thierry Valliere. Les groupements ont aussi distribué en masse des obligations relances dites durables.

Face au succès du dispositif mais aussi à l’allongement du délai d’octroi des obligations relance et des prêts participatifs Relance (PPR) jusqu’au 31 décembre 2023, l’idée d’allouer plus de fonds au dispositif fait son chemin. «Alors que nous étions réticents au départ du dispositif, nous considérons désormais qu’il serait dommage que le gouvernement ne trouve pas un moyen de réabonder les poches dans un contexte sans visibilité en 2023», confie Eric Gallerne. «Sachant que nous avons un délai court pour déployer le dispositif, les dossiers qui ne seraient pas identifiés en octobre 2023 ne pourraient pas en profiter», prévient Thierry Valliere.

Discussions au Trésor

Des discussions, sous l’égide du Trésor, sont en cours sur la question, indiquent plusieurs sources. «Il pourrait être envisagé pour les investisseurs d’allouer des ressources pour poursuivre la distribution de ces produits plébiscités par les entreprises, comme le permettent la loi de finances et le décret», précise Bercy. Mais la balle est du côté des assureurs, comme le rappelle Franck le Vallois : «Les investisseurs ont toujours été mobilisés pour accompagner le développement des PME et ETI grâce à une diversité d’instruments financiers. La question d’une allocation supplémentaire de ressources au dispositif obligations Relance appelle une réponse individuelle de chaque investisseur en fonction de la politique d’investissement de chacun d’entre eux dans un contexte macroéconomique qui a profondément évolué.»

Une des solutions envisagées serait de puiser dans l'enveloppe non utilisée des prêts participatifs Relance (PPR). «Il n’y a pas d’obstacle législatif ou réglementaire à transférer une partie des fonds levés pour les prêts participatifs Relance vers les obligations Relance» dans la mesure où ils constituent un unique dispositif du point de vue de la loi de finances, confirme Bercy. 550 entreprises ont bénéficié d’un PPR pour un total de 1,3 milliard d’euros, sur les 11 milliards levés, avec des réservations de l’ordre de 500 millions d’euros.

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